Antiaz, La Prophétie des Sybilles...
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Antiaz, La Prophétie des Sybilles...


 
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 Le Jardin

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Vénus
Cabane
Vénus


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MessageSujet: Le Jardin   Le Jardin Icon_minitimeMar 30 Jan - 0:02

Vêtue d'une de ces longues robes blanches et vaporeuses que l'on donnait aux condamnées à mort, comme pour leur faire croire qu'elles mourraient pures, et enchaînée avec d'immondes fers qui lui écorchaient la peau, Vénus avait été menée dans ce jardin, le dernier paysage qu'elle verrait de sa vie. Les roses noires côtoyaient des lys ironiques, des murs épais entouraient ce havre étrange. Agenouillée parmi les herbes hautes, elle grelottait de froid, ses cheveux seuls lui servant de cape.
Peu auparavant, elle avait eu une altercation pour le moins violente avec son père. Il lui avait laissé le choix : il désirait un héritier mâle de son sang pour reprendre le trône après lui et elle était la seule de ses enfants à n'être pas une immonde bâtarde. Aussi désirait-il la marier à quelques nobles ou, pour préserver la pureté du sang, l'avoir lui-même. Elle avait refusé les deux options, de rage, il avait décidé de la mettre à mort.
Dorénavant, elle passait ses dernières heures, ses derniers souffles dans une prison végétale, écorchant ses poignets en tentant d'ôter ses chaînes. Elle ne pleurait pas, son choix était guidé par son coeur et par sa raison. Tout d'abord, elle aimait et nul ne saurait la détourner des voies de son amour, même si l'objet de ses désirs ne s'apercevait guère de ce qu'elle éprouvait à son encontre, de plus, si elle donnait un prince à Antiaz, Einaff le voudrait à son image et elle ne pouvait le permettre. Si sa mort pouvait sauver son pays, qu'elle fasse au moins une action désintéressée dans sa vie, si elle n'avait pu régner elle-même.
Rageusement, elle arracha une rose et commença à l'effeuiller en chantant de sa voix cristalline :

- Il me hait un peu, beaucoup, passionément, à la folie, plus que tout... Il me hait un peu, beaucoup...
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Leshger
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Leshger


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MessageSujet: Re: Le Jardin   Le Jardin Icon_minitimeMer 31 Jan - 0:04

Troublé par sa rencontre au Temple, Leshger s'était rendu à Anseln. Il était plus qu'étonnant de rencontrer sa fille... quand celle-ci n'était pas même encore conçue et qu'elle désirait ardemment l'être. Clio était la preuve vivante du fait que lui, dieu du Mal et être irascible, allait tomber en amour pour cette punaise de Vénus. Car, en effet, il ne concevait pas de braver des interdits sacro-saints autrement que par amour ou par haine. Or la haine devenait ici quelque peu obsolète.
Il apparut dans le jardin. Une rosée étrange régnait sur l'endroit, la pâleur s'obombrait de noirceur et l'alacrité se miscellanait de désespoir. Là, au milieu des herbes mortes, se tenait Vénus. Il ne voyait rien d'elle excepté sa longue chevelure masquant son visage et son corps et ses mains fines et blanches occupées à effeuiller une rose. Il haussa un sourcil interrogateur. Certes...
Elle releva alors le visage vers lui, un vent fort se leva au même instant, faisant voler leurs chevelures et la robe d'albe dont elle était vêtue. Elle avait tellement changé... s'il n'avait su que c'était bel et bien elle, il eût sans ennui cru qu'il s'agissait d'une autre. Seuls restaient la peau pâle, les cheveux sombres et ces yeux immenses, d'un bleu troublant. Le corps était devenu celui d'une femme, le visage avait gagné cette beauté qu'il ne détenait pas, cinq ans auparavant. Il fut ému de la pureté de la scène. Une bretelle de la robe nivéenne avait glissé sur l'épaule de Vénus, il dut en détourner les yeux pour ne pas ressentir plus intensément les effets d'un désir naissant. Afin de reprendre contenance, et de donner tort à Clio une bonne fois pour toute, il railla :

- As-tu réellement besoin de dépouiller cette pauvre rose de ces attraits que tu ne saurais posséder ?

Mais il savait bien que ses yeux démentaient son ton. Il lui avait d'ailleurs bien dit, à sa douce peste, qu'il ne la haïssait pas tant que ça. Cependant, elle était inconsciente lorsqu'il le lui avait avoué et il ne s'attendait pas à ce qu'elle s'en souvînt. Peut-être - et il l'espérait- l'avait-elle effectivement oublié, et il se priait lui-même que ce soit le cas. Soulager sa conscience...
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Vénus
Cabane
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MessageSujet: Re: Le Jardin   Le Jardin Icon_minitimeDim 4 Fév - 21:27

Elle entendit Leshger arriver bien avant qu'il n'ouvre la bouche. Elle hésita un moment puis leva la tête vers lui. Leurs regards se croisèrent, elle soutint l'insupportable noirceur qui constituait celui de Leshger. Un mince sourire déforma ses lèvres, une expression sardonique avec un on-ne-sait-quoi de résigné. Elle laissa échapper un petit rire et retourna à son ouvrage, récitant sa mélopée lancinante. "Il me hait..."
Elle ne tint absolument pas compte des paroles du dieu et continua de se comporter comme s'il n'était pas là. Elle arracha le dernier pétale de sa rose en clamant, presque triomphante :

- A la folie !

Elle renversa la tête en arrière et partit d'un grand rire. Oui, la folie... Son père y était fort sujet. Paranoïaque et fou... Elle-même l'était un peu, elle le savait bien. Elle le sentait chaque jour, dans son corps, dans son âme. C'était normal, d'une certaine manière... elle avait toujours souffert et n'était pas si forte qu'elle l'aurait voulu faire croire. Pourtant, elle put reprendre le contrôle d'elle-même et son sérieux par la même occasion.
Elle baissa légèrement la tête et resta silencieuse un long moment. Finalement, elle se leva, ayant toutes les peines du monde à se redresser à cause de ses lourdes chaînes. Elle se tint droite face à Leshger, s'habituant peu à peu au poids de ses entraves. Elle le fixa un instant puis se tourna vers sa droite. Le bourreau arrivait.
Elle fut prise d'un incontrôlable frisson. La mort était proche, très proche... trop proche... elle ne voulait pas s'abandonner à la Camarde. Cependant, elle y vit en un instant sa délivrance... elle sourit alors au bourreau et lui demanda une minute pour faire quelque chose qu'elle désirait faire depuis longtemps. Il la lui accorda, dernière volonté d'une condamnée...
Elle s'avança vers Leshger. Il la dépassait de beaucoup, elle fut obligée de lever la tête vers lui. Dans un sursaut de force, elle réussit à lever une main pour le gifler. Ce geste la démangeait depuis longtemps déjà.

- Ca, c'est pour tout ce que vous m'avez fait subir.

Puis, avant qu'il ne puisse réagir, elle l'avait attiré à elle et embrassé furtivement.

- Et ça, c'est pour calmer mes sentiments. Quoique ç'ait eu l'effet inverse. Adieu.

Elle se détourna et alla se placer entre les mains de son bourreau...
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MessageSujet: Re: Le Jardin   Le Jardin Icon_minitimeDim 4 Fév - 22:26

Il la regarda sans discontinuer et tressaillit de même à l'arrivée du bourreau. Einaff faisait les choses complètement. Eliminer sa fille lui permettrait d'éviter l'avènement de Clio et sa mort à lui. C'était lâche, c'était immonde, Leshger avait du mal à concevoir... que... comment pouvait-il être si méprisant des lois de l'honneur ? Le dieu avait connu des mendiants plus loyaux. Il serra les dents, n'entendant même pas que Vénus demandait quelques instants à celui qui la conduisait à la mort.
Il vit en revanche qu'elle était très proche de lui et sentit sans nul doute la gifle qu'elle lui administra. Il posa une main sur sa joue endolorie, le regard dans le vague. Comment lui en vouloir ? Elle avait tellement souffert par sa faute. Elle n'aurait jamais plus l'occasion de le frapper et quelque part, il en était attristé.
Mais déjà, elle l'attirait à elle. Il sentit le bref contact de leurs peaux, comme si un papillon s'était posé sur ses lèvres. Il écarquilla les yeux de surprise et la suivit des yeux alors qu'elle s'éloignait, complètement abasourdi. Ainsi donc... elle l'aimait ? Il faillit lâcher un chapelet de juron, chose qu'il n'était pas habitué à faire. Il dut se mordre les lèvres pour ne pas rappeler la jeune fille. Après tout, elle avait bien mérité la mort...
Quoique.

- Tant pis pour toi, tu n'avais qu'à lui trancher la gorge cinq ans auparavant, se sermonna-t-il. Maintenant, c'est un peu trop tard, pour elle et pour toi.

Il se téléporta face au bourreau qui menait sa victime vers l'échafaud. Avec un sourire, il fit un signe négatif de la tête. Il n'aurait pas la vie de la rebelle aujourd'hui. Cependant, l'homme paraissait décidé à obéir aux ordres d'Einaff. Leshger leva les yeux au ciel. Il n'avait pas l'air de comprendre.

- Bourreau, au cas où tu hésiterais entre obéir à Einaff et m'obéir, je ne puis que te donner un conseil... ta déférence doit aller au plus puissant... or ce mage de pacotille n'égale pas même sa punaise de fille.

Il s'arrangeait pour ne pas croiser le regard de Vénus. Trouvant que le bourreau mettait trop de temps à détacher sa prisonnière, il soupira et d'un claquement de doigt, fit disparaître l'homme. Il s'avança jusqu'à la rebelle, se pencha et ramassa une pièce en cuivre qu'il fit jouer entre ses doigts. C'était là tout ce qui restait du bourreau. Il la rangea dans sa poche et se tourna vers la jeune fille, plantant enfin son regard dans le sien. Il se sentait l'envie de lui expliquer beaucoup de choses, tout ce qu'il parvint à dire, avec un sourire en coin, fut :

- Désolé pour le qualificatif.

Alors qu'il la regardait, sans cesser de sourire et réflechissant à ce qu'il allait faire à présent, les portes du jardin se mirent à vomir des dizaines de gardes. Il haussa les sourcils.

- Vénus, je pense que tu as envie de prendre ta revanche sur eux. Invoque ton épée... tes pouvoirs sont actifs, les sortilèges d'Einaff sont si faciles à contrer que c'en est désespérant. Et ne dis pas que c'est absurde... l'absurde est le sang d'Antiaz, l'impossible son souffle, et la mort... sa vie... (désolé de te voler ton pseudo msn, mais ça sonnait bien ici)

Il lui envoya un baiser du bout des doigts et se renferma dans l'ombre, décidé à ne l'aider que si elle était dans une situation critique...
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MessageSujet: Re: Le Jardin   Le Jardin Icon_minitimeMar 20 Fév - 21:02

(spèce de pickpocket Razz)

Elle resta abasourdie en voyant Leshger apparaître devant elle, détruire le bourreau... s'excuser ?!
Leshger savait beaucoup de choses mais s'excuser ne faisait pas partie de ses aptitudes. Pourtant, elle n'avait pas rêvé. "Désolé pour le qualificatif"... La punaise. Elle se retint de sourire. Il l'avait surnommée ainsi à cause de ses grands yeux, puis plus tard sous un prétexte vaseux. "Je pourrais bien t'écraser, misérable insecte, hélas je crains qu'une odeur par trop méphitique n'atteigne mon auguste nez si j'agis ainsi"... ou quelque chose d'approchant.
Elle manqua de ricaner, sombre. Môssieur voulait faire les choses lui-même ou quoi ? Soit. Puisqu'il fallait mourir, mourons, mais elle ne garantissait pas qu'elle jouerait les gentilles âmes soumises et dociles dans le Xil. Après tout il l'avait bien cherché, s'il la tuait, il le regretterait jusqu'à la fin de ses jours. Amère, elle se dit qu'elles devaient être bien malheureuses, ces filles qui subissaient un amour déçu et ne savaient pas haïr pour se cacher à elles-mêmes ce qu'elles éprouvaient.
Les portes s'ouvrirent alors, laissant passer des gardes. Leshger lui laissa la vengeance libre, lui envoyant même un baiser du bout des doigts - elle se sentit fondre avant de se rappeler qu'elle n'était pas un glaçon sous un soleil tropical- mais... sans lui enlever ses chaînes. Le saligaud ! Elle le foudroya du regard - avant de se rappeler qu'elle n'était pas non plus un orage équatorial- et invoqua Innommable, son épée.
La lame en était très longue. Au niveau de la garde, une énorme pierre pourpre était incrustée. L’arme n’était pas cruciforme, la garde se refermait sur le pommeau de l’épée, enfermant la main de sa porteuse dans un étrange jaillissement d’albe. Elle était obligée d'enserrer ses dix doigts autour du manche, ses chaînes l'empêchant d'écarter les mains. Maudit dieu ! Maudit, maudit, maudit ignoble petit cafard ...
Elle se battit longuement avec l'automatisme d'un entraînement long et fastidieux. Elle savait bien qu'à un moment ou à un autre elle serait submergée par le nombre, cependant ses gestes étaient monocordes. Se démenant dans sa robe nivéenne, elle gardait sa grâce naturelle même dans le combat. Le sang sur sa lame et son habit ne la gênait guère, on s'habitue à tout... absolument tout.
Au début, elle ne faisait que repousser ses assaillants. Elle n'aimait pas tuer, même après toutes ces années. Elle s'y était accoutumée mais ne parvenait à y prendre plaisir, comme Kharenn le faisait. Quand les soldats se firent plus pressants, elle trancha simplement la tête de l'un d'eux. Les autres attendirent un moment, hésitants. Elle en profita pour transpercer et éventrer deux autres hommes.
Ils battirent en retraite.
Elle se tourna vers Leshger, le sang maculait son corps, une goutte avait giclé à côté de ses lèvres, elle n'osa pas y passer la langue, ne connaissant déjà que trop le goût de l'hémoglobine... Sa robe blanche se changea en tenue de combat, pantalon moulant bleu sombre, cuissardes noires, bustier en cuir noir, un chemisier aux manches amples dénudant les épaules, noir aussi. Un ceinturon large noir pendait à son côté, auquel était attaché un fourreau. La jeune fille rangea son arme, ses cheveux s'étaient noués en une longue tresse lâche.
Elle posa une main sur le pommeau de son épée et murmura à Leshger :

- Merci. Maintenant, oubliez-moi... cela vaut mieux pour chacun d'entre nous. Adieu...

Sans lui laisser le temps de rien dire, elle se téléporta, espérant ne jamais plus le revoir. La honte de ce qu'elle avait fait, croyant qu'elle mourrait sous peu, la hantait bien trop...
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